après avoir préparé les céréales par trempage lacté et pissé encore la quête de bertrand bernat du cinéma de papa dès 7h30 puis je me suis levé à 9h15 comme je l’avais prévu le réveil téléphonique m’avait ravi à un début de rêverie qui s’installait doucement des souvenirs de lectures et d’émotions de littérature médiévale me reviennent sur les vertus médiévales romancées de l’état « pensif » du chevalier qui est la mélancolie médiévale une mélancolie de passage qui ne s’installe pas assez pour définir le personnage pour devenir son trait de caractère l’état « pensif » est comme un nuage de passage sur un ciel dégagé lancelot n’est pas un garçon mélancolique mais il lui arrive d’être « pensif » guenièvre sans doute le lecteur perçoit la dimension dramatique du flash back mais n’est pas convié à son spectacle le lecteur n’est que spectateur du personnage spectateur mise en abyme du spectacle où le personnage devient acteur de pensée créant un second niveau de spectacle sans contre champ le lecteur spectateur voit le personnage spectateur mais pas le spectacle que voit ce personnage le lecteur est ainsi contraint à l’écriture pour combler le silence l’état « pensif » montre le personnage contrarié déçu par la non actualisation d’une action à venir et qui ne viendra plus de cet espoir contrarié l’état « pensif » devient mélancolique gauvain pensif on se dit bien même hors contexte qu’il aurait voulu baiser difficile d’imaginer une autre mélancolie chez un pareil pointu pourtant cet état pensif cette absence que les instituteurs répriment pour la stopper si douce et vertueuse ne peut pas s’expliquer par la seule contrariété il reste au pensif le désir d’être ailleurs avec l’autre qui est ailleurs et son absence lourde sur le ventre mais passons voici les vers 69 à 80 de chrétien qui dit perceval le gallois quittant le manoir la mère
- Ce fu au tans qu’arbre florissent,
- fueillent boschaige, pré verdissent,
- et cil oisel an lor latin
- dolcemant chantent au matin
- et tote riens de oie anflame
- que li filz a la veve dame
- de la Gaste Forest soutainne
- se leva, et ne li fu painne
- que il sa sele ne meïst
- sor son chaceor et preïst
- .III. javeloz, et tot ensi
- fors del manoir sa mere issi
les histoires de chevaliers déjà s’écartaient devant toi l’éternelle sève du printemps qui reverdis les arbres la faim me triture le ventre et je vais manger je veux savoir que j’ai le ventre lourd et pas faim du perrier un mixte et quelques pages de pouy j’ai noté hier un étonnement dans mon carnet je me suis enfin arrêté à cette librairie de photographie sur un des chemins du travail sur le trajet il y a quelques embranchements et des carrefours où il faut prendre une décision l’avenue de villiers ou le boulevard pereire par la rue legendre etc. je passe parfois devant la photo librairie aux deux adresses av de villiers et rue cardinet je la vois mieux sur le chemin du retour hier soir comme je désirais le faire depuis presque 3 ans je m’y suis arrêté j’ai fait demi tour et je m’y suis arrêté dans la vitrine un livre sur carla bruni nue je crois une monographie sur jhlartigue dont je n’ai pas encore vu l’exposition actuelle à beaubourg crêpes et paris plage avec ma sœur le mardi est le jour fermé des musées dans la vitrine aussi une réédition du paris de nuit de brassaï de 1933 j’ai demandé au libraire de me sortir lartigue et brassaï une monographie qu’on trouve partout et au même prix et un livre de photographe assez rapidement le vendeur a compris que j’allais acheter un livre et m’a amené une monographie de brassaï je l’ai assez rapidement écartée en disant oui mais non il était maintenant 7h bien passées et je lui ai dit je vous empêche de fermer d’une voix assez forte qui m’a étonné d’assurance non non prenez votre temps si vous claquez votre tune il a dû aussi penser j’ai un peu pensé que je voulais repasser mais je n’avais pas grand chose à réfléchir et ça risquait de durer 3 ans l’album de brassaï évidemment à la page 43 il y a une photo dont la légende est « Cette prostituée sep- / tuagénaire qui répond au surnom de « Bijou » et / qui semble échappée d’un cauchemar de Bau- / delaire, est célèbre dans les boîtes de Mont- / parnasse. » est ce ici photographiée la bijou des nouvelles érotiques d’anaïs nin il faudrait que je relise venus erotica et les petits oiseaux je me souviens d’une scène dans laquelle elle se fait peindre l’intégralité du corps un homme désire la prendre telle quelle elle se laisse faire avec précaution une autre scène encore dans laquelle son sexe coule de la liqueur de plusieurs hommes dans une soirée c’est étrange de voir ce visage et cette silhouette peu avenantes vieilles sans doute trop pour émouvoir et susciter d’autre envie que celle de la curiosité cette fois encore les mots m’arrêtent comme ceux au bas des photographies de jhlartigue toi plus intime moins sociale modélisée dans ton lit cet amant ou mari que tu m’as caché t’avait ravie au lit sous la couverture comme moi avant lui avant de te voir par son œil j’avais cette intuition de te photographier au lit de te prendre aussi par le ravissement de ton intimité comme une reine qui reçoit au lit une princesse ne reçoit pas au pieu elle aurait plutôt tendance à s’en cacher la photo n’est pas une graphie malséante relisant les notes inscrites à mon carnet elle me dit je change et pas toi elle me dit je change et elle elle me dit je change elle dit pas toi je change et pas toi je n’ai pas à changer ailleurs que dans l’évolution de mon écriture je te concède que j’ai à être moi je ne crois pas à ton désir de mon changement tu m’as rencontré en train de ne pas écrire sans même attendre l’écriture et deux étés de suite un matin au réveil tu m’as laissé seul glisser dans l’attente ce n’était pas un cadeau ordinaire les images de ton départ le matin sans café pour m’intimer ton ennui que tu n’es pas un seulement après travail ni un seulement après attente que sinon tu préfères être mais seule sans moi à qui penser en pensant que je ne pense pas assez à ton existence que tes heures ouvrées ne sont pas un mi temps de l’amour qu’on effectue en pensant à autre chose et à contre cœur tu as une revendication qualitative de notre relation sans pour autant vouloir la mettre en procédures que tu ne demandes pas tu ne d’ailleurs demandes rien mais tu ne veux pas que rien soit ce que je te donne ni l’ennui tu m’as dit et je l’ai noté dans mon carnet c’est à la première des pages qui lui restent je l’ai noté lorsque je suis allé voir lettres d’amour avec nicolas vidal elle me dit je change et pas toi. et c’était un reproche j’ai aussi noté cette phrase entendue banale mais vérifiée souvent les hommes aiment les femmes en espérant qu’elles ne changent pas et elles le contraire tu ne veux pas mon changement tu veux juste que j’attende différemment l’écriture